PROGRAMME D’ACTION

Adopté à l’origine pour la période 2018-2020 lors du XXXVIIe Congrès, Nicosie, Chypre, octobre 2017,
prorogé pour la période 2021-2022 lors du XXXVIIIe Congrès tenu en ligne en novembre 2020
déclarée valide pour la période 2023-2025 lors du XXXIXe Congrès tenu en ligne en novembre 2022.

DECLARATION DE PRINCIPE

Les droits des femmes sont des Droits Humains
Les Droits Humains sont universels, indivisibles, interdépendants et en étroite corrélation. L’alliance internationale des femmes (AIF) affirme que – conformément aux dispositions des traités, Conventions et déclarations, la jouissance, pleine et égale, des droits humains, est due à toutes les femmes et à toutes les filles. L’AIF maintient que le prérequis pour garantir ces droits se trouve dans la ratification et la mise en application universelles, sans aucune réserve, de la Convention sur l’Elimination de Toutes les Formes de Discrimination Envers les Femmes (CEDEF). L’AIF et ses membres exhortent les gouvernements à ratifier et mettre en oeuvre le protocole optionnel de la CEDEF.

            L’ordre du jour du Développement 2030 de l’ONU s’est donné pour objet de transformer le monde. On reconnaît que l’égalité femmes-hommes et l’autonomisation des femmes sont des prérequis à cette transformation et qu’elles font partie des Objectifs du Développement Durable. (ODD).

Le congrès de l’AIF demande à ses membres de contrôler le respect de ces engagements et de tenir les gouvernements pour responsables de leur réalisation. L’AIF est confrontée à de nouveaux défis dramatiques pour parvenir à son objectif d’ atteindre égalité des Droits et responsabilités égales pour les femmes, par suite d’un retour en arrière violent, sur les droits humains des femmes ces dernières années.

Nous demandons aux gouvernements, au secteur privé, aux institutions financières internationales et à nos membres, d’ oeuvrer à un modèle macro-économique qui ne place pas les profits au-dessus des intérêts et des besoins des personnes, notamment des femmes, et qui promeuve une culture de paix, de justice et de respect pour les droits humains.

Le programme d’action pour 2018 -2020   comporte sept piliers: Elimination de la Violence envers les Femmes et les Filles, Droits Humains, Changement Climatique, Santé, Paix, les Femmes et l’Economie, et la Démocratie.

 

  1. ELIMINATION DE LA VIOLENCE ENVERS LES FEMMES ET LES FILLES

Stratégie

Promouvoir des programmes d’action et d’autres mesures afin de prévenir et éliminer la violence envers les femmes et les filles sous toutes ses formes, au niveau national, régional, et international. Adopter et/ou renforcer la législation et en suivre la mise en œuvre.

Actions:

  • Oeuvrer à la mise en œuvre de la CEDEF, en prenant en considération les GR 19 et GR35, adoptés par le Comité sur l’Elimination de Toutes les formes de  Discrimination envers les femmes.
  • Oeuvrer à promouvoir la ratification et la mise en œuvre de la Convention du Conseil de l’Europe: Prévenir et Combattre la Violence envers les Femmes et la Violence Domestique. Soumettre au GREVIO, des rapports alternatifs.
  • Oeuvrer à l’élimination de la violence envers les femmes et les filles, sous toutes ses formes dans l’espace privé ou public, en y incluant le harcèlement au travail, le harcèlement sexuel et la violence fondée sur le genre ou le sexe, la traite des personnes et le féminicide ainsi que les pratiques nuisibles, telles les mariages forcés d’enfants et les mutilations génitales, reconnaissant que ces pratiques sont des obstacles majeurs à la réalisation les droits humains des femmes.
  • Faire du lobbying auprès des gouvernements pour l’adoption et/ou le renforcement de la législation contre la violence envers les femmes et les filles en y incluant les représentants des états qui commettent des actes de violence envers les femmes et les filles. Suivre cette situation et la faire passer dans les rapports alternatifs.
  • Faire du lobbying auprès des gouvernements afin d’établir ou de renforcer les mécanismes de plaintes qui permettent aux femmes et aux filles de faire connaître et de porter plainte contre les auteurs de violence envers les femmes, dans un environnement confidentiel. Evaluer les résultats les faire passer dans les rapports alternatifs.
  • Soutenir les victimes de violence envers les femmes pour qu’elles obtiennent justice et accès à une remédiation juste et efficace.
  • Faire du lobbying auprès des gouvernements pour des abris et des secours aux femmes et aux filles sujettes à la violence envers les femmes ainsi que des services de consultation médicale, psychologique et autres, incluant une aide légale gratuite. Suivre ce problème et en faire état dans les rapports alternatifs.
  • Faire du lobbying auprès des gouvernements pour la création de stages sur la violence envers les femmes pour des personnels issus du judiciaire, du juridique, du médical, du social, de l’éducatif et de la police. Evaluer l’impact des stages par les progrès effectués dans l’élimination de la violence envers les femmes et les faire passer dans les rapports alternatifs.
  • Faire du lobbying auprès des gouvernements afin qu’ils adoptent des mesures spéciales contre la violence envers les femmes et les filles en situation de vulnérabilité (jeunes, réfugiées, déplacées, migrantes, en situation de handicap etc.) Mesurer l’impact de ces mesures et faire passer l’information dans les rapports alternatifs.
  • Sensibiliser la société sur l’impact santé et socio-économique de la violence envers les femmes, et ce, notamment, dans les mass-médias.
  • Participer à des campagnes qui informent et éduquent le public sur la violence faite aux femmes, au niveau national, régional et international.
  • Travailler avec les médias à la promotion d’Images non stéréotypés des femmes et des filles et pour l’information du public, sur les causes et effets de la violence envers les femmes. Mesurer l’impact de ces mesures et faire passer l’information dans les rapports alternatifs.
  • Plaider contre la violation des droits humains des femmes en situation de conflits armés, notamment pour meurtre, viol systématique, esclavage sexuel et grossesse forcée.
  • Aider hommes et garçons à s’engager pleinement comme agents et bénéficiaires du changement, pour éliminer toutes les formes de violences envers les femmes et les filles, aussi bien dans la sphère publique que privée. Informer hommes et garçons des causes profondes de l’inégalité femmes/ hommes dans la relation inégale au pouvoir, dans les stéréotypes de genre, et les normes sociales négatives.
  • Coopérer avec le/la rapporteur(e) spécial(e) de l’ONU sur la violence contre les femmes et contribuer à son travail.
  • Faire du lobbying auprès des gouvernements afin qu’ils ratifient le Protocole visant à Prévenir, à Réprimer et Punir la traite des personnes, en particulier les Femmes et les Enfants. Plaider pour que les gouvernements réduisent la vulnérabilité des femmes et des filles, en ce qui concerne l’esclavage moderne et l’exploitation. Faire du lobbying auprès des gouvernements pour renforcer la coopération internationale afin d’éliminer la demande, mère de toutes formes d’exploitation, y compris l’exploitation sexuelle et le travail forcé.
  • Plaider pour la fourniture de programmes aptes à guérir et à réintégrer à la société les victimes de la traite, grâce à des formations, de l’assistance juridique et des soins de santé confidentiels.
  • Demander aux gouvernements de collecter des données sur la prééminence de différentes formes de violence, notamment les pratiques nuisibles et les nouvelles formes de violence telles que la traque cybernétique, le online trolling, la violence suscitée par ISIS, contre les femmes et les filles, le féminicide. Faire passer ces informations dans les rapports alternatifs.
  • Faire du lobbying auprès des gouvernements pour qu’ils fournissent des fonds appropriés aux ONG afin d’éliminer la violence envers les femmes.

2. DROITS HUMAINS

Les Droits Humains sont au coeur de L’AIF, notamment les droits humains des femmes et des filles.

On trouve déjà la mention droits humains, dans la Déclaration des Droits de 1948, dans les deux Pactes, celui sur les droits Civils et Politiques et dans le Pacte International Relatif aux Droits Economiques Sociaux et Culturels, ainsi que dans la CEDEF (Convention sur l’Elimination de toutes les Formes de Discrimination envers les femmes – 1979)

Les Traités sur les Droits de l’Enfant, sur le Droit des Migrants, sur l’Elimination de la Discrimination Raciale et la Convention relative à la Protection des Droits des Personnes en Situation de Handicap sont aussi très importants.

En 1993 la déclaration de Vienne a déclaré que les droits des femmes sont des droits humains.

L’AIF et ses membres vont œuvrer à la ratification de ces traités dans leurs pays respectifs ainsi qu’à la levée des réserves, s’il y a lieu.

L’AIF et ses membres vont aider au travail des Organes de Suivi et des Procédures Spéciales, en contribuant aux rapports alternatifs des ONG, lorsque c’est le tour de leur pays. En principe cela se produit une fois tous les quatre ans. Elles pourront aussi, si nécessaire, contribuer au cycle de rapports de la Revue Périodique Universelle.

En 2015, les objectifs du développement durable (ODD) ont été adoptés par l’assemblée générale des Nations Unies.

Les femmes du monde entier ont travaillé dur pour obtenir un objectif indépendant relatif à l’émancipation et à l’égalité femmes-hommes. Les traités de droits humains et les ODD doivent se renforcer mutuellement. A côté de l’égalité femmes-hommes et de l’émancipation dans l’objectif 5, la plupart des 17 objectifs du développement durable portent aussi sur les droits humains des femmes.

Une égalité réelle entre les femmes et les hommes ne peut être obtenue que lorsqu’on prend le genre en compte. L’inégalité est le résultat de structures de pouvoir inégales, et d’attentes spécifiques par lesquelles femmes et hommes ont un rôle spécifique dans la famille et la société et les hommes plus de valeur que les femmes.

Les Organes Conventionnels et Les Procédures Spéciales utilisent cela de façon implicite.

Le plaidoyer de la CEDEF pour l’élimination de cette discrimination doit être interprété comme un moyen d’amener les femmes au niveau des hommes et de corriger ces inconvénients.

On devrait s’attaquer à la stigmatisation, aux préjugés, aux stéréotypes et à la violence.

Si on ne désire pas une simple accommodation, mais si on veut insister sur une transformation, il faut réformer les structures actuelles.

Enfin, les femmes doivent être entendues et avoir la possibilité d’être des agents de changement.

Localement, Une initiative telle que “des villes pour la CEDEF” peut y contribuer.

3. CHANGEMENT CLIMATIQUE  

Le changement climatique menace la réalisation des droits et des droits humains des femmes, menace la réalisation et la durabilité des résultats du développement, menace les environnements naturels et la biodiversité, menace l’économie et les moyens de subsistance, menace la sécurité de la nourriture et de la production, menace la sécurité de l’eau et menace la paix. L’AIF ne peut tenir ses objectifs ni ses principes sans tenir compte du changement climatique. Le changement climatique intervient et aggrave les résultats de tous les autres piliers du programme d’action: justice, démocratie, paix, économie, élimination de la violence envers les femmes, santé.

L’AIF s’engage aux actions suivantes, concernant le changement climatique, pour sa triennale 2018-2020:

  1. Renforcer les liens entre la politique mondiale sur le changement climatique et les organisations membres de l’AIF travaillant sur le terrain.

1.1   Soutenir les organisations membres de l’AIF, afin de contribuer à une politique de changement en ce qui concerne le climat, aux niveaux mondial, national et local.

1.2               Faciliter l’échange d’informations sur les femmes et le changement climatique entre l’AIF et ses organisations membres.

1.2.1 Faciliter la diffusion d’informations des résultats, des défis et des opportunités de changement, aux niveaux national et local, afin que les organisations membres de l’AIF puissent s’engager efficacement aux côtés des gouvernements et participer aux négociations et aux processus politiques à tous les niveaux.

  • Faciliter la communication directe des organisations membres vers l’AIF, en ce qui concerne les actions et politiques de changement climatique, aux niveaux national et local, afin que l’ Alliance Internationale des Femmes puisse être la représentante à l’international, des intérêts de ses membres et soutenir l’échange d’informations dans l’Alliance, sur les succès et les défis sur le terrain.

1.3    Organiser chaque année, des réunions, des ateliers interactifs et des sessions de mises à jour sur les droits des femmes et le changement climatique, afin de faciliter l’échange d’informations entre l’AIF et ses organisations membres.

1.3.1   Organiser des réunions interactives au Congrès Triennal de l’AIF, afin de faciliter l’échange d’informations sur les processus et actions sur le terrain aux niveaux mondial, national et local et de finaliser le Programme d’Action.

1.3.2   Organiser des ateliers, lors du Conseil d’Administration, avec les présidentes de commissions et les représentantes Internationales de l’AIF afin d’améliorer le travail sur le changement climatique et les droits des femmes dans tous les domaines.

1.3.3     Organiser une session de mise à jour lors de la Réunion Internationale, pour une mise à jour, auprès des présidentes des organisations membres, des résultats politiques et des possibilités d’entrée; et auprès des présidentes et des responsables de l’AIF, des réussites et défis relatifs aux droits des femmes et changements climatiques, dus aux actions sur le terrain.

Recommander des engagements spécifiques et réels, de la part des femmes, pour les droits des femmes (droits économiques, droits politiques, droits sociaux, droits à la santé reproductive et sexuelle), dans tous les domaines des plans d’action de la politique et de la mise en œuvre sur le changement climatique, en incluant les indicateurs de ces domaines et des financements adéquats.

2.1    Reconnaître la nécessité d’avancer dans la recherche de solutions pour les droits des femmes en rapport avec le climat, selon les réalités des différents pays, seul moyen de réussir à toucher toute la population.

2.2   Reconnaître l’urgence de l’intégration des droits des femmes dans les politiques de changement climatique, ce qui, en effet, est un défi pour atteindre un développement climatique équitable et compatible.

2.3    Reconnaître les interrelations entre les droits des femmes, le changement climatique et les domaines du développement durable dans la mise en œuvre et le financement politique.

2.4    Reconnaître que l’autonomisation des femmes et l’obtention des droits socio-économiques égaux pour les femmes sont essentiels pour construire une résilience climatique.

2.5     Rendre prioritaires les besoins des femmes dans la réduction des risques et la récupération, en y incluant sécurité, accès à l’information, accès à la prise de décision, accès aux services des droits reproductifs et sexuels.

2.6     Rendre prioritaires les besoins des femmes réfugiées climatiques, en y incluant les femmes migrantes et déplacées, qui sont en risque de plus de violence, de traite et d’exploitation, avec des conséquences sur leurs droits à la santé sexuelle et perte d’accès aux services de santé en fonction du statut des migrants, y compris ceux relatifs au statut des plans familles.

2.7.     Rendre prioritaires les besoins des femmes rurales et des productrices d’aliments, en s’attachant spécialement à faire garantir les droits fonciers des femmes, leur accès à l’information et à la prise de décision, en ce qui concerne l’adaptation au changement climatique, l’accès aux cultures résilientes, au changement climatique et à l’accès à l’assurance climat.

2.8.    Reconnaître les droits des femmes autochtones  dans la politique de changement climatique, et le savoir des femmes en ce qui concerne la protection de la biodiversité.

2.9      Reconnaître les droits des enfants et le droit des filles dans le contexte du changement climatique.

2.10.   Reconnaître le lien entre le changement climatique et la santé des femmes.

2.11.  Reconnaître que les femmes sont les principales dispensatrices de soins. Que les effets nocifs sur la santé, du changement climatique – qui incluent une plus grande incidence des infections et des maladies dues à l’eau et aux agents vecteurs- va encore alourdir leur fardeau.

2.12.   Reconnaître le rôle central que jouent les femmes, dans la limitation de la pollution de l’air domestique des appareils de cuisson, au bénéfice de la santé et du climat.

2.13.   Reconnaître les droits sexuels et reproductifs dans l’ordre du jour du changement climatique et  au niveau personnel, soutenir l’auto-détermination et l’équilibre travail productif /reproductif dans la micro-écologie domestique au niveau politique, ce qui ce qui donnera une population plus équilibrée /un ratio de capacité plus important.

2.14.    Reconnaître les normes fondamentales des droits des femmes et les droits humains dans toutes les mesures du changement climatique qui aident à contenir l’accroissement de la population, permettant ainsi aux femmes de prendre des décisions en toute liberté (avoir des enfants ou non, combien et quand), et avoir accès au service d’informations et aux contraceptifs.

3           S’engager dans la politique mondiale de développement du changement climatique dans le cadre de la Convention Cadre sur le Changement Climatique des Nations Unies (UNFCCC – United Nations Framework Convention on Climate Change)

3.1.        Obtenir le statut d’observateur de la Convention Cadre sur le changement Climatique des Nations Unies (décision de l’AIF et résolution adoptée au Congrès Triennal de Londres. Processus d’application initié avant la COP 21 de Paris en 2014.

3.2.        Contribuer aux processus de négociation de la UNFCC par l’apport d’idées, de connaissances, d’analyses et d’actions qui renforcent les résultats en faveur des droits humains des femmes et du changement climatique.

3.3.        Fournir des recommandations de langage et des expertises techniques aux gouvernements.

3.4.        Fournir des contributions écrites sur les avis et les informations des problèmes négociés.

3.5.        Allier nos efforts et contribuer au travail des groupes de femmes, d’ONG et de circonscriptions électorales.

4            Nous efforcer d’obtenir des fonds pour la mise en œuvre du programme sur le Changement Climatique et le Développement Durable de l’Alliance internationale des femmes.

4. SANTE

En ligne directrice de son programme d’action 2018-2020, l ‘AIF soutient l’objectif 3 du Développement Durable de l’ONU: “Assurer une vie saine et promouvoir le bien-être pour tous à tout âge. Nous demandons instamment un système de suivi à plusieurs niveaux, basé sur des indicateurs ONG et nationaux, avec des rapports et des informations statistiques en pourcentages et en chiffres absolus, ainsi que des accords contraignants dans la mise en œuvre des objectifs du développement durable.

La violence envers les femmes et les filles qui comprend aussi bien de la violence structurelle que personnelle, est abordée dans l’objectif 5: La violence est une question primordiale qui a un impact immense sur la santé physique et mentale de la victime.   Nous demandons une analyse critique des structures socio- économiques et sociétales en vue de les changer, afin d’améliorer le statut des femmes et leur bien-être dans tous les pays.

1 – Le droit à la santé sexuelle et reproductive (SDSR) doit être universellement accessible.

2 – L’AIF demande :

Aux gouvernements et aux sociétés qui dénient ces droits aux femmes, de remplir immédiatement ces obligations en mettant en application des politiques the santé sexuelle et reproductive universelles, des programmes et des mesures, et d’envisager les bénéfices immédiats et à long terme pour les familles et la société dans son ensemble.

3 – A ses membres de diffuser les informations sur ce qui est en jeu, de faire du lobbying et du plaidoyer pour le changement.

SDSR inclut:

  • L’interdiction des mutilations génitales/excisions et de tout autre pratique traditionnelle affectant la santé des filles et des femmes.
  • Éducation sexuelle obligatoire et exhaustive pour filles et garçons afin de réduire les grossesses non désirées et le fardeau personnel et sociétal du HIV/ SIDA.
  • Accès universel au Planning Familial, avec attention spéciale portée aux besoins non satisfaits des femmes et adolescentes, en conseils et services du planning familial,.
  • Accès à l’avortement sécurisé et légal associé à des conseils de planification familiale.
  • L’interdiction des mariages forcés qui privent les jeunes filles et les femmes de leur liberté, d’une bonne éducation, et restreint leurs possibilités d’emplois rémunérateurs.
  • Interdiction d’abus envers les femmes, notamment d’utilisation des jeunes femmes, comme “machines reproductives”
  • Réduction de la mortalité maternelle en pourcentage et en nombres absolus.
  • Réduction de la morbidité physique et mentale des femmes, lors de la grossesse et de la naissance.
  • Combattre toutes les formes d’exploitation sexuelle et de violence y compris les agressions sexuelles massives et celles des gangs.

MALADIES CONTAGIEUSES:

L’AIF a sélectionné deux priorités à traiter pour la période 2018-2020.

Nous demandons à nos membres de diffuser les informations sur ce qui est en jeu ; d’en faire le lobbying et le plaidoyer pour le changement.

1- Fumer, cause de lourdes pertes par cancer et maladies chroniques respiratoires. La santé des femmes est   sérieusement affectée par:

  • Le tabagisme actif, qui augmente vite chez les femmes et les filles. Des outils pour arrêter devraient être accessibles partout aux fumeurs qui désirent stopper. les femmes ont aussi besoin d’être protégées des publicités mensongères sur la “sécurité” de la cigarette électronique.
  • Le tabagisme passif, particulièrement à risque pour les femmes enceintes et les bébés.
  • Les risques sanitaires, tels les Maladies Chroniques Respiratoires et la cécité engendrée par la cuisson dans des demeures sans évacuation pour la fumée. Ceci est en contradiction avec le droit des femmes à un environnement propre et sécurisé

2 – Le cancer du col de l’utérus,  selon l’OMS, affecte aujourd’hui environ 1 million de femmes, dont la plupart vit dans des pays à faibles ressources.

C’est pourquoi l’AIF

  1. demande des services de santé pour la prévention et les traitements curatifs, et des soins palliatifs universels et aisément accessibles.
  2. Demande accès à la méthode d’inspection visuelle à l’acide acétique, et ce, dans des lieux où l’infrastructure sanitaire est insuffisante.

5. LE DROIT HUMAIN A LA PAIX/PAIX ET SECURITE.

Objectif : en terminer avec la guerre, lutter contre le commerce des armes, promouvoir la paix (le droit humain à la paix) et parvenir à une résolution pacifique des conflits violents/ armés.

Stratégie: promouvoir la prévention des conflits et parvenir à une résolution pacifique des conflits avec les femmes qui participent aux décisions.[1]

Action:

  • populariser et promouvoir la mise en œuvre de la résolution 1325 du conseil de sécurité de l’ONU et des résolutions subséquentes;
  • Formuler des plans d’action nationaux et ce, si possible, en collaboration avec des ONG partageant les mêmes idées et les gouvernements;
  • Suivre et évaluer les structures de maintien de la paix et l’insertion du genre dans les opérations de post conflits.
  • Promouvoir pour les femmes, des stages en compétence de négociations, et leur participation dans les négociations de paix.
  • Travailler au contrôle et à la réduction des armes légères et de petits calibres et lutter contre leur commerce illicite.
  • Lutter pour l’abolition des armes nucléaires et la fermeture des centrales électriques;
  • Protester contre le développement et l’utilisation de nouvelles armes sophistiquées telles que les drones guerriers;
  • Soutenir la Cour Pénale Internationale dans son travail pour rendre gouvernements et individus responsables de leurs comportements violents et ce, notamment contre les femmes en temps de guerre et de conflits civils;
  • Plaider pour une meilleure protection des femmes en situation de conflits violents ou de post conflits. et promouvoir l’ accès à la justice aux victimes de violences.
  • Aider à prévenir les conflits pour les ressources, en protégeant l’environnement et en soutenant l’éducation environnementale.
  • Promouvoir le dialogue inter- culturel et interreligieux.
  • Former des coalitions avec d’autres activistes en faveur de la paix et anti guerre

Indicateurs de mesure de réussite:

  • Indicateurs ONU pour mesurer la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité de l’ONU
  • Indicateurs de l’Union Européenne (UE) pour une approche complète de la mise en œuvre UE de la résolution 1325 et du 1820.
  • Cadre de Résultats Stratégique concernant les Femmes, la Paix et la Sécurité de l’ONU, 2011- 2020.

6. LES FEMMES DANS L’ECONOMIE.

Objectif stratégique:

Promouvoir droits sociaux et économiques, accès égal et contrôle des ressources économiques, accès à l’emploi et à des conditions de travail appropriées.

Actions:

Plaider pour la ratification et la mise en œuvre de la CEDEF et des autres Conventions et Traités, ainsi que pour  les normes de l’OIT et des Conventions fondamentales en relation avec le droit des femmes à un emploi et à leurs droits sur leur lieu de travail. Faire du lobbying auprès des gouvernements afin qu’ils revoient régulièrement leurs réserves, avec l’idée de les annuler.

  • Plaider pour l’élimination des freins structurels à l’émancipation économique des femmes, notamment les lois et politiques discriminatoires, les stéréotypes de genre et les normes sociales négatives.
  • Plaider pour l’élimination de la discrimination envers les femmes, dans l’emploi, y compris la ségrégation professionnelle et ses dimensions verticales et horizontales dans tous les secteurs
  • Oeuvrer au soutien des femmes afin qu’elles puissent diversifier leurs choix éducationnels et professionnels.
  • Surveiller la mise en œuvre du principe salaire égal pour travail égal ou travail de valeur égale, dans les secteurs publics et privés, en tant que mesure prépondérante pour l’élimination de l’écart de salaire entre les femmes et les hommes.
  • Oeuvrer à l’établissement ou au renforcement de systèmes de protection sociale à responsabilité de genre, avec planchers de protection sociale, afin d’assurer un plein accès à la protection sociale pour tous, et la fin de l’écart des pensions entre les femmes et les hommes.
  • Plaider pour la réduction de la représentation disproportionnée des femmes dans le travail illégal et l’élimination des facteurs structurels qui contribuent à l’augmentation de l’emploi illégal.
  • Plaider pour des mesures promouvant le passage de travail illégal à économie légale, en fournissant protection sociale, conditions de travail sécurisées et salaire égal à travail égal.
  • Plaider Pour la reconnaissance, la réduction et la redistribution de la part disproportionnée des soins non rémunérés et du travail domestique, en promouvant le partage égal des responsabilités entre les femmes et les hommes, et en donnant la priorité aux politiques de protection sociale et au développement de l’infrastructure.
  • Plaider pour la prise de mesures en faveur des femmes avec handicap, des femmes autochtones, des travailleuses migrantes et des autres catégories de femmes vulnérables, afin qu’elles aient accès à un travail décent, sur base égale à celle des autres femmes des secteurs publics et privés. Du travail pour faire face aux multiples formes d’obstacles et de discriminations croisées.
  • Promouvoir l’entrée, le retour, et l’avancement de toutes les femmes sur le marché du travail, notamment celles, après un congé pour soins, et Les femmes âgées.
  • Plaider pour la promotion des femmes rurales à l’accès et au contrôle des ressources productives de la terre, au crédit, au capital,aux droits à la propriété et aux programmes de développement.
  • Faire promulguer et/ou appliquer des lois contre le harcèlement sexuel et les autres formes de harcèlement au travail.
  • Promouvoir l’élection de femmes à la tête des syndicats.
  • Oeuvrer à réviser et repenser les budgets afin d’assurer que toutes leurs lignes soient en faveur de l’égalité femmes/hommes et des droits humains de tous les citoyen(ne)s.
  • S’assurer, notamment, de l’accès des femmes à faible revenu, aux formations en service affaires, aux informations et à la technologie des marchés, et consolider leurs réseaux commerciaux.
  • Promouvoir et soutenir l’auto-entreprenariat des femmes; le développement de petites entreprises et le renforcement de l’accès des femmes au crédit et au capital, à l’égal des hommes.
  • Promouvoir la participation des femmes dans les décisions économiques de haut niveau, y compris dans la formulation et la mise en œuvre de politiques économiques, financières, monétaires, commerciales et autres.
  • Plaider pour une évaluation d’impact genrée, de toutes les décisions et mesures économiques, au niveau micro et macro-économiques, afin d’assurer que les progrès en égalité de genre soient atteints.
  • Plaider pour une analyse, sensible au genre, de l’impact des crises économiques sur les femmes et sur les réponses apportées.
  • Oeuvrer pour l’imposition de la taxe Tobin sur toutes les transactions financières à travers le monde.

7. LA DEMOCRATIE.

Objectifs stratégiques:

Assurer aux femmes accès, plein et égal, à une participation effective aux structures du pouvoir et à la prise de décisions, dans tous les domaines de la société, à tous les niveaux.

Assurer la mise en œuvre des politiques, des traités, et des engagements agréés.

Accroître la sensibilisation et la reconnaissance de ce que l’égalité n’est pas seulement un droit humain fondamental, mais qu’elle est aussi indispensable pour un monde en paix, prospère et durable.

Accroître le nombre mondial actuel de 22 % de femmes dans les parlements nationaux, De 18 % de femmes ministres, de 7% de femmes Présidentes et Première Ministre, de 8 % dans les conseils d’administrations, de moins de 50% sur le marché du travail; de moins de 30 % dans le judiciaire etc..

Actions:

– Rappeler aux autorités et sensibiliser le public et les médias, de ce que l’importance et la valeur de la contribution des femmes, en tant que partenaires égales, sont reconnues comme indispensables dans de nombreuses Conventions et Traités Internationaux qui conduisent à des engagements légaux.

– Plaider pour la mise en œuvre de ces engagements légaux, ainsi que d’autres agréés, tels l’Objectif 5 du Développement Durable de l’0NU, ceux des organisations intergouvernementales, ceux des gouvernements et autres autorités responsables,   en leur demandant de rendre des comptes

– Surveiller l’égal accès des femmes à une participation, pleine et entière, aux structures du pouvoir et de la prise de décision, à tous les niveaux, dans les domaines politique, judiciaire, économique, social, culturel et celui des médias.

– Oeuvrer, afin d’assurer une égale participation des femmes et des hommes dans les partis politiques, à tous les niveaux, de façon à assurer une gouvernance démocratique inclusive et efficace – “démocratie favorable aux femmes”

– Oeuvrer pour un changement des systèmes électoraux, afin de promouvoir la parité/ démocratie paritaire, dans les corps électoraux p.ex. en remplaçant la pluralité simple par la représentation proportionnelle et en adoptant des quotas efficaces pour les femmes.

– Oeuvrer à la participation égale des femmes dans la prévention des conflits, la résolution des conflits et le renforcement des états, en demandant à l’ONU et aux gouvernements de rendre des comptes, selon la résolution SC. 1325 de l’ONU

[1] Il est à noter que ceci dépend de la situation nationale, de la disponibilité des ressources et des compétences des membres de l’AIF pour la décision de leurs priorités. Après les trois ans la commission Paix de l’AIF a l’intention de mesurer ce qui a été fait et de publier une situation d’ensemble des stratégies et des actions choisies.